Journée nationale d'hommage aux harkis et autres membres des formations supplétives

Instituée en 2003, "en reconnaissance des sacrifices consentis du fait de leur engagement au service de la France lors de la guerre d'Algérie.",  la journée nationale des harkis s’est tenue sous la pluie le 25 septembre à 11h30 à la Rochelle et à Saint-Martin de Ré.

L’Amicale des Anciens Cols Bleus de L’ile de Ré participait aux cérémonies de LA ROCHELLE, représentée par Michel GUILBON et Annie LEFEVRE, et à SAINT-MARTIN de RÉ par Patrick CHEVRIER, Jacques COQUET, Philippe LAGIER, Joël BASTIÉ, Fred CEYRAL.

 Nous remarquions la présence de Mme Marie GROSGEORGE, Sous préfète, directrice du cabinet du préfet, Olivier FALORNI, député, Michel SABATIER, conseiller municipal responsable des cérémonies, Xavier ANCEL, Lt Colonel Commandant de la place de la Rochelle, Jean-Marie BRIENS, président de la coordination, Mme KERVELLA de l'ONAC, des représentants de  la Police, de la Gendarmerie, des Pompiers, du Lt Colonel du service Militaire volontaire, d'un détachement en arme, quelques anciens militaires, quelques Présidents d'associations.

 Très peu de public assistait aux cérémonies et la présence de 18 portes-drapeaux, relevait cet hommage. Pierre LE DROUMAGUET et son épouse abritait la caméra sous un parapluie.

 Un peu d’histoire :

En 1954, alors que l'Algérie, terre française d'Afrique du Nord, prend les armes pour obtenir son indépendance, des ressortissants d'origine algérienne se rangent aux côtés de l'armée française : ce sont les harkis

Après le cessez-le-feu du 19 mars 1962, la France les abandonne à leur sort. Le nombre de harkis tués après le cessez-le-feu varie selon les estimations entre 10 000 et 150 000. Les historiens s’accordent à évaluer de 60 000 à 70 000 le nombre de morts. De nombreux harkis furent également arrêtés et emprisonnés. La formation du premier gouvernement par Ben Bella, le 26 septembre 1962, n'empêche pas les arrestations de se poursuivre. Des milliers d'anciens harkis resteront en prison pendant des années, pour certains jusqu'en 1969.
Les harkis et leurs descendants représenteraient en France environ 500 000 personnes. Contrairement aux pieds-noirs, ils n'ont pas été considérés comme des « rapatriés » mais comme des « réfugiés ».

Extrait du message officiel de Mme Geneviève DARRIEUSSECQ, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la mémoire et des anciens combattants :

« L’histoire des harkis est celle d’une adhésion à la France et d’une longue tradition militaire, dans les drames comme dans les victoires. Durant la douloureuse Guerre d’Algérie, dans la diversité des motivations et des formes d’engagement, ils ont fait le choix de la France. Partout en Algérie, les harkis ont rendu des services éminents. En hommes et en femmes d’honneur, fiers et dignes, ils ont tout risqué : leurs biens, leur vie, celle de leur famille.

Lorsqu’il y a bientôt soixante ans, les armes se sont tues de l’autre côté de la Méditerranée, un temps de déchirure et de tragédie a débuté pour les harkis et leurs proches. Pour beaucoup, ce fut l’heure de la violence et des représailles. La France a abandonné ses propres fils qui l’avaient loyalement servie.

Pour les harkis et leur famille qui parvinrent à éviter les exactions, ce fut le déchirement et l'exil. Ils ont quitté une terre aimée, celle de leurs ancêtres, celle où ils avaient construit leur vie et forgé des espérances. Une terre qui abritait leur foyer, leurs biens et leurs traditions. En France, ils furent nombreux à souffrir du déracinement, de la précarité et d’une marginalisation inacceptable dans des camps de transit, des hameaux de forestage ou des cités urbaines. Pour beaucoup, ce fut un provisoire qui dura, un temporaire qui s’éternisa. La promesse de la République ne fut pas respectée tout comme l’essence même de notre devise ne fut pas au rendez-vous.

La France a manqué à sa parole, à son devoir de protection et à l’accueil digne de ses propres combattants. Conscient des souffrances et de ses conséquences, notre pays a cheminé aux côtés des harkis sur la voie de la justice et de la réparation. Pour cela, l’Etat a mis en place des dispositifs spécifiques, continue à les actualiser et poursuit résolument le travail de mémoire. Ce mandat a ainsi permis de nombreuses avancées sur la transmission, la mise en valeur des lieux de mémoire et les mécanismes de solidarité. »